Il était une fois un hôtel, les cabanettes, à la beauté unique, qui émergea en 1967, en Camargue, près d’Arles, de l’imagination singulière d’un sculpteur, devenu architecte, Armand Pellier. Une oeuvre majeure, qui se dérobe aux regards derrière d’épais cyprès, le long d’une départementale. Mais si l’on traverse le rideau, formé par les haies devenues foisonnantes, se dévoile à nos yeux, une sorte de vaisseau spatio-temporel : on a traversé le temps. Car cette promenade architecturale a été conservée dans son état d’origine grâce à la famille d’hôteliers, commanditaires de ce projet. Et c’est là, précisément, que dans la plus grande intimité, le miracle a lieu. Porté par une quête d’harmonie, l’architecte a inscrit son oeuvre dans l’espace Camarguais, grâce au nombre d’or, un système utilisé par les sculpteurs et peintres de renoms, dans le but d’atteindre la perfection. Lorsque j’ai pénétré ce lieu, « l’âme » de l’architecte était là à m’attendre. Armand Pellier m’a guidé et m’a convié à suivre la lumière, les courbes, les couleurs, les rythmes qu’il avaient rassemblés pour ne surtout rien rater de ce merveilleux voyage. Je l’ai donc exploré avec mon corps, avec mes sens, et tenté de restituer avec justesse ce qu’il nous a offert. Mais chut…ouvrez juste les yeux.